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02/03/2012

Il a peur des abeilles...

Il y a quelques jours, lors de notre promenade dans Paris, je suis tombée sur ça :

P1020246 copie.jpg

 

C'est le nom du quai situé à droite de Notre Dame.

 

 

 

 

 

Revoir le nom de ce poète m'a aussitôt ramené ouh là là !!!! bien des années en arrière, lorsqu' à l'école primaire de notre village (celle du bas, celle des petits), mon institutrice Mme Larue (il faudra qu'un jour je vous raconte de quelle manière elle faisait preuve d'autorité), nous apprenait des récitations (on ne disait pas "poésies" à l'époque).

Nos récitations étaient soigneusement copiées dans notre cahier et illustrées d'un joli dessin.

Régulièrement, il y avait une "composition de récitations". 

En ce temps là, on ne disait pas non plus "contrôle" ou "interrogation" mais "composition".

Et composition de récitation, ne voulait pas dire qu'il fallait inventer mais qu'il fallait réciter.

Les titres étaient inscrits sur des petits papiers pliés, disposés dans un gros demi-oeuf en carton coloré. On en prenait un au hasard et en avant pour un grand moment de déclamation... ou de solitude (c'était selon).

De toutes celles que j'ai apprises, il ne me restait que deux vers, je vous les livre : 

"Il a peur des abeilles

Et il bouge ses oreilles".

Pour quoi ceux-là ?

Peut-être parce que je me souviens que je n'arrivais pas à faire le dessin qui allait avec et que maman m'avait aidé, ou peut-être parce que même en ayant oublié les autres vers, j'ai toujours gardé en mémoire que ce poême était un peu triste.

Mais, me direz-vous : Qui a peur des abeilles ? et qui bouge ses oreilles ?

Voyons, mais c'est l'âne si doux marchant le long des houx !

Si j'ai oublié les vers, je sais que l'auteur est  Maurice Carême, d'où mon émotion à la vue de cette plaque.

Et puis, ce soir là, en regardant mes photos, j'ai eu envie de retrouver ce poème.

Merci gougeul, ces deux vers ont suffit à le retrouver et en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, j'ai à nouveau 7 ans.

Je ne résiste pas au plaisir de vous le faire lire :

J’aime l’âne si doux
marchant le long des houx.
Il a peur des abeilles
et bouge ses oreilles.
Il va près des fossés
d’un petit pas cassé.
Il réfléchit toujours
ses yeux sont de velours.
Il reste à l’étable
fatigué, misérable.
Il a tant travaillé
que ça vous fait pitié.
L’âne n’a pas eu d’orge
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde
puis a dormi dans l’ombre.
Il est l’âne si doux
marchant le long des houx….




Ah ! au fait, ce poème n'est pas de Maurice Carême ...mais de Francis Jammes (1868-1938).