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26/06/2011

Danielle, Sandra et tous les autres

Souvenons-nous je  parlais ici de la vie difficile de  tous ces jeunes sans papiers qui n'ont qu'une envie : poursuivre leurs études en France et  y construire leur vie.

Aujourd'hui je mets  le lien qui permet de voir la vidéo réalisée lors de ce parrainage de 16 jeunes majeurs dans les Yvelines.

Deux ont accepté d'être filmé. Pour les autres, la peur d'être reconnu et les conséquences qui pourraient en découler sont encore trop fortes. Ils sont donc représentés par leur "image". Merci à leurs parrains élus et aux citoyens responsables (professeurs, CPE, parents).

Pour Sandra, les nouvelles sont inquiétantes. Elle vient d'apprendre son avis d'expulsion et a 1 mois, soit jusqu'au 14 juillet (quelle ironie !!! ) pour quitter la France.

Pour Danielle, les choses avancent doucement. Elle a pu récupérer de Côte d'Ivoire les documents manquants et déposera dans les prochains jours sa demande de carte de séjour. Mais rien n'est acquis. Il va encore s'écouler des mois avant qu'une réponse que nous espérons positive lui soit donnée.

Il faut continuer à encourager et soutenir ces jeunes majeurs sans-papiers qui n'aspirent qu'à une chose : VIVRE AU GRAND JOUR ET SANS CRAINDRE D'ETRE ARRETES ET EXPULSES ....ce que nous faisons chaque jour sans nous en rendre compte.

Et non, la vie c'est pas toujours joli joli ...

 

 

 

 

 

 

 

 

08/05/2011

La vie n'est pas un long fleuve tranquille

Non, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, enfin pas pour tout le monde.
Quand je demande à des parents ce qu'ils souhaitent pour leurs enfants, ils disent d'une façon ou d'une autre qu'ils veulent que leurs enfants aient une belle vie.
Pour certains, cela signifie faire de grandes études, réussir professionnellement, bien gagner sa vie.
Pour d'autre, c'est les voir heureux quelque soit le chemin pour y arriver, pourvu qu'il soit honnête.
Pour d'autre encore, c'est être certain qu'ils auront une vie meilleure que la leur.

Et pour quelque uns, dans notre beau pays, c'est de voir leurs enfants rester ici, chez nous, aller à l'école, apprendre, avoir un métier, gagner sa vie, fonder une famille et être heureux, en paix.
Pour ces parents, leur souhait c'est de ne pas avoir peur, quand ils sortent, de se faire arrêter par la police.
De ne pas avoir à présenter les papiers qu'ils n'ont pas.
Parce que leur vie c'est :
De ne pas oser faire la moindre démarche de peur de se faire repérer.
C'est aussi accepter n'importe quel travail mal payé et non déclaré pour nourrir sa famille.
C'est aussi accepter de vivre dans des taudis loués une fortune à un marchand de sommeil.
C'est aussi accepter d'être hébergé et de vivre à sept dans une chambre minuscule.
C'est aussi vivre dans la honte de cette situation et tout faire pour la cacher.

Samedi, je suis allée à une cérémonie de parrainage de 16 jeunes majeurs sans papiers.
Ils sont tous lycéens ou étudiants.
Ils viennent de Turquie, de Cote d'Ivoire, du Mali, du Sri Lanka... tiens ils ne viennent pas du Canada ni des États-Unis.
Ils n'ont jamais demandé à vivre ce qu'ils vivent aujourd'hui : la peur de sortir, de se faire arrêter, d'être conduit en centre de rétention, reconduit de force au pays.
Ces 16 jeunes ont un jour eut le courage de parler de leur situation, à un professeur, à l'infirmière ou l'assistante sociale de leur lycée qui ont alors décidé de les aider, de ne plus leur lâcher la main.
Il s'agit bien là de courage de la part de ces jeunes parce que le parcours qu'ils entreprennent alors pour obtenir des papiers en règle est long, difficile, décourageant et ne peut se faire sans être soutenu.

Ces 16 jeunes sont aujourd'hui pris en charge par RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) et depuis samedi parrainés par des citoyens comme vous et moi et des élus (conseillers municipaux et régionaux) pour qui la devise de notre pays

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

a encore un sens.


N'oublions pas  ces 16 jeunes et tous ceux qui n'ont pas encore osé se faire connaître.
N'oublions pas non plus toutes ces femmes et tous ces hommes qui ne sont pas venus en France toucher les allocations mais trouver une vie meilleure et qui aujourd'hui vivent dans l'angoisse de l'expulsion.
N'est-ce pas humain après tout ?

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